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Robert Hue dans Nice Matin : Jean-Luc Mélenchon et le PCF affaiblissent la gauche !

RCA10Q10_MAXPPP_ROBERT_HUE.jpg Deux fois candidat du Parti communistre à la présidentielle en 1995 et 2002, sénateur du Val-d’Oise, fondateur du  Mouvement Unitaire Progressiste, Robert Hue sort du silence pour défendre l’idée d’une candidature commune à la gauche dès le premier tour, en 2012. Au passage, il sermonne et égratigne quelques camarades récalcitrants.

Serez-vous candidat en 2012 ?

Je ne pose pas la question comme cela, même si elle peut être posée. Je suis avant tout pour qu’en 2012, on mette un terme au pouvoir de Nicolas Sarkozy et de la droite. C’est ma démarche fondamentale. Comment y parviendrez-vous ?

La gauche doit faire des propositions majeures et être unie le plus possible dès le premier tour. Je suis pour une gauche commune dans laquelle il faut associer toutes les forces décidées à participer au gouvernement de la France.

Comment envisager cela quand le PS se prépare à des primaires internes ?

Si ces primaires sont exclusivement socialo-socialistes, on ne pourra pas dégager une candidature commune à la gauche. Il est donc nécessaire de trouver les moyens d’un socle commun pour un certain nombre de forces politiques dès le premier tour à gauche. Un socle qui permette de définir des accords électoraux et législatifs et qui débouche sur une candidature commune. C’est pour cela que je suis extrêmement critique par rapport à tous ceux qui aujourd’hui divisent la gauche.

Vous pensez à Jean-Luc Mélenchon ?

Jean-Luc Mélenchon et visiblement le PCF qui s’apprête à le soutenir, ont une stratégie de division. Leur pratique conduit à affaiblir la gauche. L’essentiel de la démarche de Mélenchon, à travers le bruit et la fureur, est de critiquer et de porter préjudice au PS.

Mélenchon annonce cependant être capable de devancer DSK au premier tour…

Depuis La Fontaine, je me méfie de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf. Cela dissimule souvent un désir à mille lieues de la réalité.

Comment réagissez-vous aux violentes attaques de Mélenchon et de la droite contre DSK ?
Les attaques personnelles de la droite contre DSK se sont illustrées ces derniers jours par des relents nauséabonds et inacceptables qui rappellent des heures très sombres. Je ne mets pas Mélenchon sur le même plan. Chez lui, c’est la tactique, la volonté de combattre DSK. Il a du talent mais il est dans l’attitude de quelqu’un qui a quitté le PS et qui règle ses comptes.

Qui sera le meilleur pour faire gagner la gauche en 2012 ?

L’heure n’est pas à choisir un candidat où qu’il soit. Je me bats pour une candidature commune et je ne suis pas seul dans ce cas. Il y a un an, Daniel Cohn-Bendit défendait une idée très proche de celle que je préconise.

Nicolas Sarkozy est officiellement favorable à la suppression de l’ISF. Qu’en dites vous ?

La suppression de l’ISF qui représente quatre milliards et demi de recettes, va largement favoriser les plus riches. Nicolas Sarkozy prend cette décision pour mieux dissimuler sa faute de départ, celle du bouclier fiscal. C’est gravissime.

Dans l’affaire Florence Cassez, que pensez-vous de l’attitude de président de la République Française face aux autorités mexicaines ?
Tout doit être fait pour obtenir le transfèrement de Florence Cassez en France. Mais je suis extrêmement prudent quant aux méthodes. Il est bien clair que les moyens les plus bruyants, les plus spectaculaires ne sont pas toujours les plus efficaces.

Après les séquences tumultueuses de MAM en Tunisie et Fillon en Egypte, quel conseil donneriez-vous à Nicolas Sarkozy pour redorer l’image de la France à l’étranger ?

Je crains que la politique étrangère de Nicolas Sarkozy considérant ces peuples pour mineurs et soutenant leurs dictateur précédemment, laisse de lourdes traces et participe d’une grave dégradation de l’image de la France. Tout cela relève les faiblesses de notre politique étrangère et le terrible échec de l’Union pour la Méditerranée que Nicolas Sarkozy avait préconisée comme une tâche majeure de son mandat. Aujourd’hui, tout est à refaire.

Est-ce que le multiculturalisme est un échec comme le déclare le président de la République ?
Non. Il est clair que nous sommes un pays multiculturel dans son essence même. L’identité de la France est fondée sur cette démarche multiculturelle. Il faut bien entendu se garder de toute dérive communautaire mais le brassage des cultures et la mixité sont des éléments essentiels de développement des peuples et de la république. Avec, comme socle majeur,  la laïcité.

Interview publiée sur Nice-Matin.fr le 19 février 2011

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