Par Robert Hue, Président du Mouvement Progressiste (MUP)
Depuis plusieurs décennies maintenant, la France promet à des centaines de milliers de résidants en France, parfois de très longue date, de leur octroyer le droit de participer aux élections municipales.
Véritable serpent de mer, cette belle idée, qui s’inscrit dans la tradition généreuse de notre République, doit toujours faire face à une opposition féroce.
Qu’y-a-t-il pourtant de scandaleux à vouloir permettre à des milliers d’étrangers qui participent activement depuis des années à la vie de la collectivité, à la vie associative, syndicale, éducative, culturelle de notre pays ? Il s’agit aussi de réparer une discrimination entre les étrangers non-communautaires, présents sur notre sol depuis parfois des décennies, et les étrangers communautaires qui ne se voient opposée aucune condition de durée de résidence.
Pourtant, la participation à la vie municipale les concerne tout autant.
Car faut-il le rappeler, ces étrangers non communautaires peuvent déjà participer aux élections prudhommales et élire les parents d’élèves au conseil d’école.
Il est aussi nécessaire de rappeler que nous souhaitons simplement que ces femmes et ces hommes puissent participer aux élections municipales et être éventuellement élus dans les conseils municipaux, sans pour autant pouvoir être maire ou adjoint au maire.
Il n’y a donc là rien de bien révolutionnaire. Rien qui puisse porter atteinte à la souveraineté de notre pays comme l’affirment les conservateurs de toutes sortes qui s’expriment ici et là.
Chaque fois que le droit de vote a été élargi, c’est la démocratie qui en est sortie grandie et renforcée. Mais il faut bien reconnaitre que notre pays n’est pas en avant-garde dans ce domaine. Tout comme il a fallu beaucoup attendre pour que soit enfin reconnu le droit de vote aux femmes.
Le droit de vote est pourtant un puissant facilitateur du rassemblement et d’intégration.
Accorder à tous les étrangers le droit de vote aux élections municipales s’inscrit dans la longue marche du progrès.
Avec le Mouvement Progressiste (MUP), c’est donc sans réserve que je soutiens de manière indéfectible cette mesure de justice et de progrès.
Oui, notre pays, la France, notre République, la représentation nationale, s’honoreront de franchir cette étape majeure pour le progrès humain.
