Robert Hue à Soweto avec François Hollande, et demain ministre ?

photo-maxppp_2068009_660x441 Derrière le tandem Hollande-Sarkozy, c’est, côté français, le participant surprise à l’hommage à Mandela.

François Hollande et Nicolas Sarkozy, en route pour Johannesburg, ont volé séparément à bord de deux Falcon, mais ont pénétré ensemble dans le stade de Soweto avant de s’y asseoir côte-à-côte. Pour y participer, au nom de la France, à l’hommage international rendu à Nelson Mandela. Cela étant, juste derrière eux, un homme leur aura presque volé la vedette: l’ancien secrétaire général puis président du Parti communiste, aujourd’hui sénateur du Val d’Oise, le très reconnaissable Robert Hue.

Ce dernier était déjà du voyage en Chine avec Jean-Marc Ayrault. François Hollande lui a expressément demandé, le temps de changer de costume à Paris, de l’accompagner à Johannesburg. Non seulement Robert Hue est, il est vrai, président de l’intergroupe parlementaire France-Afrique du Sud mais, durant ses années de communiste « pur et dur », il aura, avec son parti, accompagné tous les combats de Nelson Mandela: contre l’apartheid, pour obtenir sa libération, au moment de son investiture.

Le traitement « royal » réservé à Robert Hue – président aujourd’hui du minuscule Mouvement unitaire progressiste Mup et devenu, en réalité, compagnon de route du PS – a aussi une autre cause: François Hollande apprécie énormément l’homme dont il pourrait faire un jour un ministre, son itinéraire, sa connaissance vécue de l’extrême-gauche, bref son parcours. Promu en 1994 secrétaire national du parti communiste par Georges Marchais qui le tenait, à juste titre à l’époque, pour un fidèle, Robert Hue, candidat du parti à l’élection présidentielle de 1995, obtient, malgré la concurrence d’Arlette Laguiller à l’extrême gauche, 8,64% des suffrages exprimés. Par la suite, la dégingolade commence: échec électoraux, fuite des militants, problèmes financiers. En 2002, à nouveau candidat, Robert Hue ne recueille d’ailleurs que 3,37% des suffrages exprimés et ses frais de campagne ne sont donc pas remboursés. Vite, il va céder son poste de secrétaire général à Marie-George Buffet et on crée pour lui, sur mesure, un poste de président.

En fait, l’ancien stalinien devenu gorbatchevien finit par admettre publiquement que le parti communiste n’est pas réformable et qu’il faut aller voir ailleurs. C’est du côté du PS qu’il regarde, sans y entrer. En 2012, dès le premier tour, il soutient la candidature de François Hollande, dont il devient à l’Elysée l’un des visiteurs du soir.

Les deux hommes se connaissent depuis longtemps mais désormais, idéologiquement, ils sont en phase puisque Robert Hue, de facto, s’est converti à la social-démocratie. Seul lien avec son passé communiste, il continue de ne rien passer à ceux qui, à l’extrême-gauche, sont, à ses yeux, les alliés objectifs de la droite: hier Besancenot et Laguiller, aujourd’hui Mélenchon. En revanche, le disssident Hue -qui, dans sa jeunesse, était, sous le nom de Willy Balton, le chanteur d’un groupe de rock baptisé « Les rapaces »- n’a pas coupé tous les liens avec ses anciens camarades de parti car François Hollande compte aussi sur lui pour rappeler à l’équipe de la place du Colonel Fabien où est, électoralement, le « bon chemin »: du côté de l’Elysée, pas du côté de l’imprévisible et incorrigible Jean-Luc Mélenchon.

Un article publié le mardi 10 décembre sur le site www.lopinion.fr. Par , Journaliste.

Partager l'article
sur les réseaux sociaux

Facebook
Twitter
WhatsApp
Telegram
LinkedIn

Commentaires

Plus
d'actualités