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Séance de « questions-cribles » au Sénat sur « La France et l’évolution de la situation politique dans le monde arabe »

rhsenat042013_1 copier Questions de Robert Hue, sénateur du Val-d’Oise, à M. Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères.

Au-delà du thème de notre débat de ce soir, l’événement que constitue la mort de Ben Laden, et ses conséquences, mériterait un débat parlementaire que je sollicite sans délai. Le coup majeur porté à ce symbole du terrorisme mondialisé nécessite, notamment, de définir enfin les conditions du  retrait de nos troupes et de celles de l’Otan d’Afghanistan, et de réorienter les efforts internationaux vers la reconstruction et l’aide au développement de ce pays.

Monsieur le ministre d’État, à l’occasion d’un récent colloque à l’Institut du monde arabe, vous avez exposé les nouvelles orientations de la politique extérieure de la France à l’égard du monde arabo-musulman. Je souhaiterais que vous m’apportiez deux précisions concernant la Tunisie.

Vous avez annoncé, lors de votre déplacement à Tunis, que la France ferait un important effort financier en accordant une aide de 350 millions d’euros. Notre aide bilatérale est évidemment essentielle pour accompagner le développement économique et la transition démocratique de ce pays. Mais la Tunisie doit faire face à une situation socio-économique catastrophique. En plus des sommes astronomiques détournées par le clan Ben Ali, le poids de sa dette extérieure compromet dangereusement la possibilité d’une relance de son économie.

En conséquence, quelles initiatives comptez-vous prendre auprès de nos partenaires pour suspendre le remboursement des créances européennes sur la Tunisie ?

En second lieu, où en sont les négociations avec les autorités tunisiennes pour adapter à la nouvelle situation l’accord dit de « gestion des flux migratoires » que nous avions signé en 2008 ?

La réactivation de cet accord permettrait ainsi d’apporter un début de solution juste et humaine à l’afflux de migrants auquel nous sommes confrontés.

M. Alain Juppé. – En Tunisie, j’ai reçu un accueil de qualité, de la part des autorités mais aussi dans la rue. La France n’y est pas conspuée, pas plus qu’elle ne l’est par les blogueurs. Le processus politique est en route, la commission électorale à l’œuvre ; les élections à la constituante auront lieu le 24 juillet. Mais le défi économique est considérable, tandis que les attentes sociales sont très fortes. Notre aide est bilatérale mais aussi européenne, et nous attendons beaucoup du G8 pour mettre en place un plan d’actions en direction de la Tunisie et de l’Égypte.

Pour les migrants, M. Guéant continue de travailler avec les autorités tunisiennes. Nous nous orientons vers un renforcement des contrôles aux frontières sur place et travaillons à un accord de réadmission.

M. Robert Hue. – En Tunisie, ce n’est pas le drapeau qui a été mis en cause, mais les relations détestables du clan Ben Ali avec un certain personnel politique hexagonal… Je souhaite, sur les migrants, que l’on progresse vers un accord, indispensable à la démocratie.

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