S’émanciper des intérêts partisans pour réussir la réforme territoriale.

Refondre notre tissu institutionnel territorial répond à une nécessité et il est bien qu’un Président de la République lance enfin ce chantier de modernisation de notre pays. Il faudra cependant que le gouvernement montre sa capacité à écouter et à sortir des préoccupations politiciennes pour y réussir.

La démarche engagée doit répondre à la volonté de garantir la qualité des services rendus aux populations, une plus grande lisibilité et une meilleure efficacité territoriale. Engager cette réforme sous l’égide des économies à réaliser n’est pas la bonne porte d’entrée. La crise frappe durement, or les désengagements de l’Etat dans les territoires appellent à redonner du sens au lien, à la proximité et à la qualité des réponses publiques territoriales. En ce sens, parler d’avenir passe par parler compétences et responsabilités futures. L’importance des enjeux mérite par conséquent que l’on donne du temps à la concertation et que le gouvernement évite l’improvisation et la tentation centralisatrice pour parvenir à ses fins.

Le débat ne peut donc se résumer à la réduction du nombre de régions et à la définition de périmètres liés à la sauvegarde de quelques acquis politiques. Le débat ne saurait, non plus, se réduire au maintien pour 5 ans des Conseils départementaux en s’appuyant sur des découpages électoraux et des binômes aussi nouveaux qu’abscons.

C’est en étant débarrassé des préoccupations partisanes que, parallèlement au devenir de nos régions, le gouvernement doit lancer le débat sur le rôle et la place des communes, des intercommunalités en leur garantissant un pacte financier d’avenir. Il faudra aussi veiller à ce que les nouvelles métropoles dotées de moyens importants ne soient pas source d’inégalités territoriales et financières supplémentaires dans les régions concernées.

Cette réforme territoriale devra aussi être une réponse démocratique à la défiance citoyenne envers leurs institutions et leurs élus. C’est pourquoi, l’élection au premier degré de tous les élus doit être un préalable garanti par le gouvernement. Elle amènera également à évoquer la clause de compétence générale qui s’applique aujourd’hui indistinctement aux collectivités territoriales.

Nous avions dit ces préoccupations à François Hollande quand celui ci avait reçu le Mouvement Progressiste. Elles restent totales et entières à ce jour. Elles sont, pensons nous, un gage de réussite pour une réforme territoriale aussi attendue que nécessaire.

Partager l'article
sur les réseaux sociaux

Facebook
Twitter
WhatsApp
Telegram
LinkedIn

Commentaires

Plus
d'actualités