Taxe sur les transactions financières : un accord de principe sans grande ambition.

Le projet est enfin mis sur la table des négociations à Bruxelles. Théorisée dans les années 70 et enfouie depuis plusieurs années, la taxe sur les transactions financières a repris corps depuis la crise de 2008 qui plombe notre économie. Elle vient enfin de se concrétiser grâce à un accord intervenu à Bruxelles ce mardi 6 mai entre les ministres des Finances de dix pays européens dont la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.

Cette taxe sur les transactions, ou taxe Tobin européenne (du nom de l’économiste américain), a pour objectif de réduire la trop grande spéculation qui parasite les marchés. Concrètement, les échanges d’actions ou d’obligations seront taxés pour éviter que leurs propriétaires ne les revendent trop rapidement à un prix excessif en spéculant sur leur hausse dans le futur. L’idée est bienheureuse car elle permettrait de réintroduire dans l’économie réelle, celle de notre quotidien, une partie du bénéfice des entreprises. Elle serait efficace si elle permettait de taxer une part non négligeable de la transaction.

Malheureusement, le projet que l’Europe propose n’est pas assez ambitieux car il prévoit une taxe maximale à 0,1% de la transaction. Une mesure qui rapporterait environ 36 milliards d’euros par an dans les 11 pays signataires de l’accord. Une broutille en comparaison des sommes considérables brassées sur les marchés financiers.

Le Conseil des ministres européens, réuni en début de semaine, fait-il de l’esbroufe ? A quelques jours des élections européennes, on peut se poser la question. Car, au final, il ne s’agit que d’une décision de principe. De plus, le projet a été revu à la baisse et ne verra le jour qu’en 2016 seulement.

L’urgence est pourtant là. Quelques jours après le vote du plan à 50 milliards d’euros, comment la France peut-elle faire entendre à ses citoyens qu’elle accepte une taxe sur les transactions financières à minima? Les Français supportent tant bien que mal les conséquences de la restriction des services publics, du gel des allocations, de la baisse du pouvoir d’achat. Ils espèrent que les efforts qu’ils font sont partagés par tous, équitablement. Pourtant, les acteurs de la grande finance ne veulent pas être mis à contribution. Le système qui a provoqué la crise de 2008 à travers l’éclatement de bulles spéculatives refuse toute remise en cause. Il faudra bien pourtant porter des réformes importantes pour mieux réguler la finance. Il en va de la stabilité de notre économie européenne et mondiale. En France, le gouvernement de gauche, le président de la République doivent porter cette voix !

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