Un Etat acteur…ou un Etat observateur?

544840_101734846658022_733378803_n Le rôle de l’Etat est il d’être un observateur lambda de l’activité économique ou au contraire doit il être un acteur essentiel de la vie économique ?

Ce débat se pose à nous aujourd’hui, au lendemain de l’affaire ARCELOR MITTAL et de la nouvelle reculade de l’Etat face aux lobbies économiques.

Faisons un peu d’histoire : au lendemain de la crise de 1929, le président Américain, HOOVER, considère la crise qui s’annonce comme «un passage difficile…mais nécessaire…» pour l’équilibre même du système. Le capitalisme n’est il pas par essence une succession de crises et de croissances, si bien théorisé par Kontratieff et ses cycles ?

Conséquence directe de l’ultralibéralisme ambiant, le Président Hoover lancera ce malheureux « laissons faire, laissons aller » sous entendant que le marché in fine parviendra à s’autoréguler…sauf que, 3 ans plus tard (et plusieurs millions de chômeurs), le système économique n’a pas régulé la situation. Pis encore, la dépression semble s’installer durablement…Il faudra attendre 1933 et l’arrivée de Roosevelt pour, qu’enfin, une proposition de sortie de crise soit émise sur la base d’un projet politique novateur : le New Deal.

Prise de conscience au pays du « «libéralisme-roi » qu’en période de crise l’Etat se doit d’intervenir dans la vie économique, c’est l’émergence de la NIRA qui acte le principe d’aides publics. Mais conditionnées à des contrats d’objectifs établis avec les entreprises, c’est aussi le social Security act qui assure à tous une couverture sociale. C’est enfin la politique des grands travaux avec la TVA (Tennessee Valley Authority).

Une « nouvelle donne » qui imposera une autre relation Etat-entreprises, une révolution dans le monde du libre échange, mais qui, cependant, ne survivra pas à ROOSEVELT.

Ainsi, on s’aperçoit, particulièrement en période de crise, que l’absence d’interaction (politique et économique) conduit in fine à laisser les pleins pouvoirs aux patrons de tout bord. C’est l’acceptation du principe qui considère l’individu comme un outil de production, une variable d’ajustement, corvéable à merci et licenciable à souhait.

Une crise qui dure, une paupérisation des classes moyennes qui s’installe durablement, des exemples qui démontrent que le modèle capitaliste actuel est à bout de souffle. Les grandes théories monétaristes ont atteint leurs limites. Il devient urgent de proposer un nouveau modèle, une alternative, en rupture avec le modèle libéral. Oui, dépasser le capitalisme est possible si tenté que l’Etat impose son indépendance vis-à-vis de la finance mondiale. Oui, dépasser le capitalisme est possible si l’Etat considère que la nationalisation peut être un outil de régulation face aux dérives des marchés financiers.

Arcelor Mittal est un cas d’école, car, au-delà de l’entreprise, c’est bien la question du devenir même de la filière sidérurgique qui se pose. L’actuel gouvernement est attendu sur ce point, avec cette interrogation : Jean Marc Ayrault saura t’il rompre avec l’immobilisme étatique de ces dernières années ?

Avec le MUP, soyons exigeants et demandons d’ores et déjà au gouvernement des mesures fortes et ambitieuses afin de préserver l’avenir de la filière sidérurgique.

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