Jean-Louis Mons : Pourquoi je rejoins le Mup.

Je viens d’adhérer au Mouvement unitaire progressiste de Robert Hue. L’année dernière, après cinquante-deux ans de militantisme, j’ai rendu ma carte d’adhérent du Parti communiste français. Ce fut un déchirement, pour quelqu’un qui se considère et se considèrera toujours comme un communiste, de cœur et de raison.

Mais je ne supportais plus ni la stratégie, ni les pratiques des dernières directions du Parti à tous les niveaux. Les forces conservatrices ont toujours été puissantes dans le PCF. Même quand elles sont contraintes, pour un moment, de faire le dos rond, elles finissent par l’emporter. Aujourd’hui c’est le sectarisme le plus étroit, le plus antiunitaire, aggravé par le tapis rouge déroulé devant Mélenchon, qui y règne en maître.

Le refus de la direction du PCF de débattre du stalinisme, de l’héritage contradictoire du léninisme et des racines françaises du communisme, d’analyser le monde, l’Europe et la France tels qu’ils changent, ferment toute perspective et induisent un repli étroit.

L’examen de la stratégie et des comportements des différentes sensibilités du PCF, par exemple lors des régionales et de l’après-régionales en Languedoc-Roussillon, renforcent  le constat que j’avais dressé : décidément le PCF est incapable de se réformer, de se transformer.

C’est pourquoi je rejoins le Mup lancé par Robert Hue. J’ai toujours apprécié et soutenu Robert dans ses différentes responsabilités ; j’avais déjà appuyé sa tentative de « mutation » du PCF qui a malheureusement échoué.

De par sa conception de la politique, ses analyses, son organisation, son ouverture, sa volonté de transformation sociale profonde basée sur les réalités concrètes actuelles, le Mup me convient parfaitement. Ses objectifs de progrès social et humain, de rassemblement, de débats, d’approfondissement des pratiques démocratiques, d’échanges avec les forces politiques intéressées, les syndicats, les associations, sont à mes yeux le seul moyen de redonner un sens à une politique de gauche.

Nous vivons en effet une contradiction : jamais la condamnation de la loi de l’argent n’a été aussi large, mais les partis de gauche s’avèrent incapables d’ouvrir une perspective.

C’est à cette tâche que se consacre le Mouvement unitaire progressiste.

Son organisation, ouverte à tous, autorise la double appartenance aux militants politiques, syndicaux, associatifs ; elle est porteuse d’une conception citoyenne, humaine, d’avenir.

Lorsque j’ai emménagé dans le Gard, j’ai prévenu les camarades que je les aiderais dans la mesure de mes moyens, mais que je refusais toute responsabilité dans la section et la fédération du PCF, et, évidemment, que je ne nourrissais aucune ambition élective.

J’ai assumé nombre de responsabilités politiques et électives. Je n’ai jamais été attaché à une situation. De président du Conseil général, je suis devenu secrétaire de la grande fédération de la Seine-Saint-Denis. J’ai toujours considéré qu’on était là pour servir la population de sa ville, de son département, de son pays.

Cette démarche, qui est celle du Mup, me permet aujourd’hui de décider à nouveau de m’investir dans une formation politique.

* Maire de Noisy-le-Sec de 1995 à 2003, conseiller régional d’Île-de-France de 1991 à 1995, ex-vice-président de la Fédération des Sociétés d’économie mixte, ancien président du Comité d’orientation du Plan urbanisme construction et architecture.

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