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En direct de Melle (Deux Sèvres) : bassine de Sainte Soline, Non merci !

Un projet de très court terme, néfaste pour l’avenir du 79 !

Les besoins en eau sont désormais cruciaux partout en France avec le réchauffement climatique alors que les périodes de sécheresse limitent la recharge des nappes profondes et assèchent les cours d’eau en surface. Dès lors, il paraît tentant pour maintenir une agriculture productiviste de constituer des réserves, ces fameuses bassines qui tendent à se multiplier sans étude d’impact ni concertation. Cette décision est de la responsabilité directe des ministres M.Fesneau (agriculture) et C.Bechu (transition écologique). Le projet a été autorisé par arrêté préfectoral dès le 23 octobre 2017.

Dans les Deux Sèvres, ce sont les couches imperméables (marnes et argiles) du Lias supérieur (-200 à -175 Ma) ainsi que de l’étage stratigraphique Oxfordien (-163 à -157 Ma) qui favorisent la formation de nappes profondes à partir de l’eau qui percole au travers des terrains sédimentaires sus-jacents. L’étude préliminaire du BRGM à l’appui du projet de bassine de Ste Soline ne tient pas compte des facteurs locaux négatifs qui sont connus. En effet l’érosion hydrochimique favorise la formation de cavités (karst) avec un temps de transfert rapide de l’eau en profondeur. En témoigne la piètre qualité de l’eau du robinet issue de forages profonds (100 m) qui est chargée en intrants agricoles lessivés en surface. On lui préfère l’eau des rivières après traitement. L’étude BRGM est également basée sur des données climatiques obsolètes en raison de l’accélération du réchauffement : la ressource en eau reste renouvelable mais avec un effet de seuil qui pose en outre la question du partage des usages de la ressource. Pour un avis tranché sur la constitution de ces réserves dites de « substitution », des études scientifiques sur les flux et temps de transfert auraient du être conduites, avant les chantiers. C’est pourtant le rôle d’un schéma départemental d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) de planifier la politique de l’eau au niveau de chaque bassin versant !

Sainte Soline est emblématique d’une nouvelle dérive de l’agriculture productiviste. Le volume engagé est de 1,26 million de mètres cube dont un stockage de 628 000 mètres cube. Soit, selon la Coop79 responsable du projet, 48 500 mètres cube par exploitation. Ce volume serait inférieur à la moyenne des usages des autres irriguant du sous-bassin de la Sèvre amont, ce qui ne justifie en rien Sainte Soline. Les surfaces irrigables moyennes sont comprises entre 30 ha (polyculteurs-éleveurs) et 40 ha (céréaliers). Le projet de la Coop79 apparaît donc suicidaire en espérant une baisse des prélèvements de 60% en dix ans pour rendre acceptable la bassine. Un contrôle des volumes autorisés selon la tendance climatique serait donc incontournable. Des mesures drastiques en faveur de cultures de diversification seraient aussi nécessaires pour diminuer l’irrigation mais alors pourquoi ne pas stopper dès à présent les surfaces de maïs irrigué et solliciter des agronomes ? De plus certaines bassines sont creusées avant même l’épuisement des recours administratifs.

Pour un coût total du projet estimé à 76 M€, on conçoit le désarroi des irrigants de la Coop79 qui perdraient des aides de la PAC d’environ 22 000€/ETP (montant perçu en 2020) en cas d’abandon. Cependant, la pérennité de la PAC elle même n’est pas assurée. Notre pays, principal bénéficiaire de la PAC, est scruté par nos partenaires européens. Nous ferions bien de tenir nos engagements en faveur de l’environnement !

Avec le MdP, soutenons une agriculture paysanne, respectueuse de la bio-diversité et des paysages, permettant aussi d’assurer l’auto-suffisance alimentaire dans chaque territoire.

Jean COUTHURES, Porte-parole national du Mouvement des Progressistes 

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