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Grèce, Espagne, chouette la gauche revient !

arton30252-1e3aa Le Mouvement des Progressistes (mdP) se réjouit des succès politiques engrangés jour après jour par Syriza en Grèce et Podemos en Espagne. On vous dit pourquoi…

En Europe, les alternatives de gauche au libéralisme débridé sont à la peine. Cette carence incline les mécontents d’un système à bout de souffle à se tourner le plus souvent vers les partis ultraconservateurs de droite, voire d’extrême droite.
Le malaise des peuples européens vis-à-vis de leurs représentants politiques et des choix qu’ils opèrent est généralisé. Le plus souvent, cela se traduit par un désintérêt pour les questions politiques de la part de citoyens devenus incrédules et souvent ulcérés face aux promesses jamais tenues. Cet apparent désamour des citoyens pour la politique est inquiétant.
Mais ce désamour n’est peut-être qu’apparent. Face à l’adversité, les Françaises et les Français ont montré récemment leur détermination à ne pas se laisser emmener vers un avenir qui ne leur ressemble pas, qu’ils ne veulent pas.
L’ascension de Syriza comme celle de Podemos montre que dans les pays européens, un projet d’avenir à gauche est crédible. En Grèce comme en Espagne, il repose sur une forte implication des citoyens.

Créée en 2002 en tant que coalition électorale, Syriza est devenue un parti, avec pour principale composante Synaspismos, une dissidence du Parti communiste de Grèce (KKE) qui regroupait les eurocommunistes au début des années 90. Lors des dernières élections législatives grecques, Syriza fait une percée, passant de 4,9 % en 2009 à 26,9 % en juin 2012. Syriza avait fait campagne sur la proposition d’un gouvernement de gauche anti-austérité, qui renégocierait la dette de la Grèce, rétablirait les salaires et les emplois dans le secteur public, supprimerait les taxes injustes, tout en restant dans la zone euro et dans l’Union européenne.
Par sensationnalisme ou par méconnaissance de son évolution, la presse française est très tentée de présenter Syriza comme un parti d’extrême gauche. Si certains mouvements qui ont rallié ce parti se revendiquent effectivement de la gauche radicale, les mesures envisagées par Alexis Tsipras et les siens se présentent davantage comme une alternative plus sociale et intègre à la social-démocratie grecques complètement minée par les affaires.
En vue des élections législatives qui auront lieu le 25 janvier 2015, Syriza a présenté un programme de gouvernement « qui ne créera pas de nouveaux déficits », basé sur quatre « piliers » et une cinquantaine de mesures concrètes. Les quatre piliers du programme mettent l’accent sur « la lutte contre la crise humanitaire », « la relance de l’économie », « la reconquête du travail », « la réforme de l’État ».
Syriza pourrait bien virer en tête de ce scrutin mais son leader Alexis Tsipras aura besoin de trouver des alliances pour gouverner. L’idée d’un compromis historique ne semble pas l’effrayer…

Plus récente, l’histoire de Podemos n’est pas la même. Il faut remonter aux multiples assemblées nées spontanément dans le sillage du « 15 mai 2011 », cette occupation inédite de la Puerta del Sol, à Madrid, par des centaines de jeunes en colère, qui débouche sur la naissance du mouvement des Indignés (qui gagnera tout le pays puis l’ensemble du monde occidental, de Tel-Aviv à Wall Street). Dans sa version espagnole, ce cri de révolte dénonçait les coupes budgétaires, un marché de l’emploi précarisé (25% de chômeurs), une classe politique corrompue et des milieux financiers tout-puissants auxquels elle serait totalement inféodée.
Décidé à changer les choses, ce mouvement s’est enregistré comme parti politique en mars 2014 avec comme objectif de présenter une liste aux élections européennes de mai 2014. Podemos obtient 5 sièges, finissant comme 4e force politique en Espagne. Depuis novembre 2014, les différents sondages donne régulièrement Podemos en tête de tous les partis avec environ 25 à 30 % des intentions de vote, distançant les partis traditionnels, le PP et le PSOE. Fonctionnant à l’origine sur la base de nombreuses assemblées populaires délibérantes et donc une horizontalité dans son organisation, Podemos s’est structuré en décembre 2014 autour de son leader Pablo Iglesias, député européen. Probablement une stratégie en vue de convaincre pour les prochaines élections législatives qui auront lieu en novembre 2015…

Ce bref aperçu de Syriza et de Podemos montre qu’au milieu des tensions actuelles qui animent notre pays, un nouvel équilibre politique – dans le lequel le progrès social et écologique prime – est également possible. Ce bref aperçu souligne la singularité de chacun des mouvements, comme une invitation à ne pas plaquer sur notre pays un modèle préconstruit mais plutôt à imaginer cette nouvelle voie qui permettrait la réussite de la gauche française.

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Commentaires

3 réponses

  1. En vérité, je vous le dis, la Gauche revient, plus décidée que jamais…

    1. Faut espérer ne pas attendre de se trouver dans la situation de ces pays pour générer aussi chez nous une telle adhésion populaire!

    2. Il est en effet très intéressant de constater qu’en Grèce et en Espagne des forces progressistes sont sur le point de prendre le pouvoir. Changer radicalement les paradigmes actuels en pensant d’abord emploi, solidarité, égalité. Il est temps que dans notre pays aussi, la gauche sache se regrouper et construire un projet alternatif à l’austérité.

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