Henri Leclerc est avocat et président d’honneur de la Ligue des Droits de l’Homme.
Depuis son premier contact avec la LDH en 1958, l’avocat pénaliste porte les combats de cette association centenaire. « Je constate que le combat pour les Droits de l’Homme reste aujourd’hui une nécessité absolue (…). L’Etat a souvent tendance à vouloir étendre son pouvoir, c’est pour cela qu’il faut des contre-pouvoirs pour le contenir. La Ligue s’est constituée en pleine affaire Dreyfus et avait été momentanément interdite et perquisitionnée ».
La Ligue a été active en 1914 pour réhabiliter les fusillés pour l’exemple, pendant l’occupation son président Victor Basch et sa femme ont été assassinés par la milice.
A la libération, même décimée, la Ligue proteste contre les excès d’épuration sauvage et la justice expéditive subies par les « collaborateurs ». Pendant la guerre d’Algérie elle dénonce la torture, et en 1996 la brutale effraction de l’église Saint-Bernard où étaient réfugiés des sans-papiers. Quand la LDH fête son centenaire en 1998 le Président Chirac est venu, alors que le Premier Ministre Lionel Jospin a refusé, quoique attendu !
La LDH a obtenu gain de cause pour l’abolition de la peine de mort, l’IVG ou le mariage pour tous. Avec l’explosion des réseaux sociaux, la perte d’indépendance économique des médias, la menace d’une monopolisation par Bolloré, la LDH s’oblige a encore plus de vigilance.
