Italie_Législatives

L’Italie à l’heure du choix

Dimanche 4 mars, des millions de citoyens et citoyennes d’Italie sont appelés aux urnes afin de renouveler leurs représentants (députés). Marqué par la montée de l’abstention, de celle des partis d’extrême droite, du Mouvement 5 étoiles (M5S) et d’un retour en grâce de Silvio Berlusconi, ce scrutin revêt aujourd’hui une importance capitale pour le pays mais aussi pour l’Europe toute entière.

A l’heure d’une recrudescence des forces brunes sur le vieux continent (Hongrie, Pologne, Autriche, Suisse, Allemagne, France…), l’Italie se retrouve confrontée, elle aussi, à la polarisation du débat politique. La manipulation de la crise migratoire par l’ancienne Ligue du Nord (aujourd’hui la Ligue) de Mateo Salvini et ses alliés de Forza Italia et de Frateli Italia démontre le cynisme dans lequel baigne la classe politique du pays. Seul semble aujourd’hui compter l’ordre d’arrivée dimanche prochain. Et de cet ordre dépendra le nom du prochain Président du Conseil.

Dans ce contexte de grande instabilité où se développent des tensions économiques, politiques, sociales et sociétales fortes, quelles peuvent donc être les chances des forces progressistes ? Disons-le tout net, elles semblent hélas très faibles.

Le Parti Démocrate de Mateo Renzi demeure affaibli, en grande partie du fait de sa propre politique (job act notamment) et de sa pratique du pouvoir (communication, autoritarisme…). Les opposants au sein du Parti Démocrate, après avoir quitté le mouvement, se présentent désormais sous la bannière d’un nouveau Parti, baptisé « Liberté et Egalité ». Mais cette nouvelle offre politique apparaît très à la peine dans les sondages et ne semble pouvoir constituer une alternative crédible. Quant à la gauche plus radicale, rien ne montre qu’elle soit en capacité de rassembler un nombre de suffrages importants susceptible de créer un rapport de force suffisant au Parlement.

Cette instabilité, et le risque non négligeable de l’installation d’un gouvernement très à droite à Rome, pose la question de la responsabilité des pays voisins de l’Italie. En privilégiant l’égoïsme national sur la solidarité internationale lors de la crise migratoire, les chefs d’Etat et de Gouvernements ont pris le risque de favoriser les forces politiques réactionnaires.

Face au risque que l’horizon Italien se couvre demain de nouveau de chemises brunes, les progressistes européens, et le MDP en particulier, se doivent de soutenir les mouvements et partis politiques de Gauche et du Centre Gauche dans cette campagne. La réponse politique ne suffira sans doute pas pour répondre aux nombreuses attentes sociales des Italiens. Mais il est un préalable nécessaire à toute politique de progrès. Nous ne pouvons qu’appeler nos amis Italiens à se rendre aux urnes pour faire reculer ce péril mortel du fascisme et du populisme.

Contact : Martial LE BOULH, délégué national du MdP aux relations internationales – Tél.: 06 08 81 72 62

François BECHIEAU, secrétaire général du MdP – Tél.: 09 72 32 91 90

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Commentaires

Une réponse

  1. Billet tout à fait juste. Il souligne l’évolution communément observée d’électeurs de gauche déçus, séduits par les promesses d’amélioration de la société par de nouvelles forces centro-libérales se présentant comme totalement neuves avec les idées économiques libérales habituelles enrobées sous un couvert social (le job act de Renzi). Une fois qu’il apparait clairement que l’amélioration concerne ceux qui étaient déjà en haut de la pyramide….la dérive vers le populisme ou le non vote est inéluctable.
    Nous devrions nous souvenir de ça en France.

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