Jerome EMERIAU 2014 - www.jemeriau.com

Penser les prestations familiales autrement

Jerome EMERIAU 2014 - www.jemeriau.comDepuis quelques jours, l’annonce du gouvernement de rogner les prestations familiales a fait l’unanimité contre elle. Et pourtant ! Si la méthode utilisée est sans aucun doute la pire des méthodes et vise pour l’essentiel à réfléchir en terme unique d’économies, ce chantier méritait à mon sens d’être posé. Je regrette pour ma part que les partis de gauche n’aient pas revendiqué ce débat et se soit strictement engouffré dans une condamnation, qui ne pose pas les véritables questions et les véritables enjeux ;
Les prestations familiales, notion bien plus large que les allocations familiales, étaient au nombre de 4 en 1954.Il y en a aujourd’hui plus de 20.
Ce nombre, exponentiel au cours des années n’a concourut ni a une aide plus importante aux familles, ni a une lisibilité de la politique familiale, et encore moins a une simplification. Ce sont en réalité des prestations qui se succèdent parfois, s’empilent souvent, saupoudrent beaucoup.
Je reviendrais sur un élément posé aujourd’hui : La diminution du congé parental.
Une véritable question d’orientation politique à laquelle je répondrais volontiers que je suis favorable à la suppression du congé parental. En effet celui-ci a été crée en 1977, sous l’ère Giscard D’Estaing lorsque les prémices de la crise économique se faisait sentir face au choc pétrolier. Le but de cette prestation : Faire rentrer les femmes au foyer pour élever leurs enfants. En 1994, ce congé parental est revu, et amélioré pour maintenir chez elle ces femmes qui pour certaines, gagnaient moins à aller travailler.
Que ce dispositif soit remis en cause ne me choque pas, bien au contraire. Qu’il soit examiné dans un projet politique d’émancipation me rassurerait. Que modifier le congé parental s’accompagne de création d’accueil en crèche, d’ouvertures de classes maternelles dès 2 ans et demi me conviendrait volontiers.
Que les femmes ou hommes salariées puissent avoir un choix réel entre travailler à temps plein où à 80%. Qu’ils puissent satisfaire leur souhait de se trouver davantage près de leurs enfants serait sans doute une idée qui satisferait nombre de jeunes couples.
Enfin que les prestations familiales soient réellement progressives et ne pénalisent pas les parents d’un seul enfant, notamment dans un contexte où il y a de plus en plus de familles monoparentales, serait me semble t’il un débat à conduire ;

Pour toutes ces raisons vous comprendrez que je suis profondément surprise et peinée que les politiques ne proposent pas un vrai débat, qui ne peut se limiter à être pour ou contre les mesures du gouvernement, mais qui doit suggérer une véritable refonte des prestations familiales. Non pas pour faire encore des économies sur la branche famille mais pour se rapprocher du besoin réel des citoyens et des citoyennes et poser les véritables enjeux d’une politique nataliste qui ne peut se faire au détriment de l’émancipation féminine.

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Commentaires

7 réponses

  1. J’ajouterais que le débat sur les allocations familiales doit aussi aborder la question de la proportionnalité aux ressources. Si des économies doivent être faites, elles doivent se faire dans les sens d’une péréquation entre les ménages aisés et ceux qui sont en grande difficulté. Le plafonnement, la réparation des aides en fonctions des revenus, pourraient être une humble perspective de refonte.

    Par ailleurs, si je partage le souhait de Marie-José Cayzac de voir les places de crèches et d’assistantes maternelles s’ouvrir pour permettre aux familles de conjuguer sereinement vie sociale et vie professionnelle, j’emmets une réserve en ce qui concerne la scolarisation dès 2 ans 1/2.

    L’école maternelle n’est actuellement pas en capacité de prendre correctement en charge les plus jeunes des élèves. La scolarisation des plus petits, encore immatures en terme de développement affectif, ne peut s’envisager comme une voie de progrès qu’avec une refonte totale de la formation des enseignants de maternelle et de la pédagogie employée.

    Trop souvent, l’école maternelle est une pré-école primaire, et la spécificité psycho-affective des enfants les plus jeunes est ignorée.

    A vouloir scolariser de très jeunes enfants dans un lieu inadapté, on prend le risque de voir des enfants rompre avec le milieu scolaire avant même d’y être pleinement rentré.

    1. J’aimerais revenir sur les propos de Sébastien et Marie-José concernant les fameuses allocations familiales.
      Il me semble (comme Sébastien) qu’un couple aisé pourrait se passer de la prestation.

      Mieux, installons un système (simple) de dégressivité des allocs !
      Tant de revenus, tant d’allocations familiales

      Ainsi, les très hauts revenus ne toucheraient plus rien (dans une logique républicaine de solidarité).

      Bonne journée à toutes et tous
      Que le progrès guide nos propos…

      1. Bonjour,
        Plutôt content de la mesure prise par le gouvernement !
        (tarifs dégressif par tranche).
        Honnêtement, un couple gagnant plus de 8 000 € par mois n’a pas besoin d’allocs
        Ce ne sera pas une gêne pour eux !!!

        Tout cela va dans le bon sens de la solidarité…

        Bonne journée à toutes et tous
        Que le progrès guide nos propos…

  2. sebastien ,
    Si je peux comprendre tes réticences sur l’école à deux ans et demi je suis bien plus circonspecte sur les allocations familiales sous condition de ressources…C est un débat sur la politique publique familiale..Débat non tranché mais qui pose des principes républicains..

    1. Le principe de l’universalité des Allocations familiales doit être replacé, de mon point de vue, dans un contexte historique particulièrement dramatique pour notre pays, la seconde guerre mondiale. Il est l’œuvre du Conseil National de la Résistance. L’échelle des salaires à cette époque, me semble-t-il n’affichait pas les écarts scandaleux constatés aujourd’hui entre les salariés les mieux payés, de plus en plus nombreux et hélas les moins payés encore plus nombreux. Je ne suis pas choqué qu’une réflexion s’engage sur le fait de lier le montant des prestations familiales servies au niveau des revenus connus et déclarés et cela sans diminuer le montant global du budget de la branche famille. Il me paraît plus juste d’attribuer un montant supérieur d’allocations familiales, y compris dès le premier enfant, en tenant compte des revenus. Quand j’ai entendu dans les médias le témoignage d’un couple gagnant plus de 10 000€ par mois se scandaliser qu’on puisse leur ôter 344€ mensuels, j’ai trouvé cette réaction particulièrement choquante et égoïste. Est-ce la justice quand c’est la même somme qui est versée à un ménage percevant un SMIC? Non! La justice c’est aussi faire en sorte qu’une politique d’aide familiale remplisse aussi une fonction de redistribution.

  3. Il me parait donc primordial après la lecture de ces messages, de construire des crèches, revoir les méthodes et formation pédagogiques pour accueillir les très jeunes enfants, savoir aussi, si le revenu salarié déclaré doit être le seul critère de progressivité (on sait que ceux qui paient des impôts sur le revenu se sont pas si nombreux, sans pourtant être dépourvu de moyens), avant de s’attaquer à priori au congés parental et autres prestations;
    si on peut concevoir l’idée de refondre le système, il est inacceptable d’en supprimer des éléments avant cette refonte et ces nouveaux moyens.Tout se tient.Une bonne idée qui ne vient pas au bon moment est une mauvaise idée.
    Enfin je voudrais témoigner sur la vie de femmes qui acceptent des horaires impossibles, caissière de super marché ou femmes de ménage, ou encore d’autres emplois de ce type, qui travaillent pour une misère et ne se sentent pas vraiment « émancipées », sans compter les conséquences sur leur vie familiale; Pouvoir bénéficier de 3 ans pour leurs plus petits n’est pas si inutile, d’autant que la loi oblige à les replacer dans leur même poste précédent.Ce sont surtout les employeurs qui ne l’approuvent pas : ne faudrait-il pas prévoir pour certains emplois, quelques mois de réadaptation à leur poste?. Quant à en faire bénéficier les papas, oui, indispensable mais au libre choix du couple, capable d’évaluer leurs situations respectives et de choisir; pourquoi ne pas avoir laisser ces trois ans en laissant ce choix de la prise en compte et de la durée, aux pères et mères eux mêmes? cette décision là n’aurait pas porter à confusion sur les intentions de seulement faire des économies.

    1. (extrait)

      … »La modernisation et le chemin de la dette externe

      La seule idée du nouveau, effraye, car l’humain par nature a peur de l’inconnu caché dans ce qu’est nouveau. Je viens de partager un tableau sur un réseau connu « facebook », avec un comparatif très cocasse entre l’exécutif français et allemand, le nombre de membres du gouvernement, nombre de fonctionnaires de très haut niveau, nombre de véhicules, manière de se déplacer…

      Voilà des changements qui peuvent faire économiser puisque la gestion à très haut niveau en France couterait d’après le tableau 113 millions tandis que celle de l’Allemagne arrive à 36,4 millions. Avec 1/3 l’Allemagne fait mieux!

      Le déficit de la France par année est de 100 Md€ le déficit de la sécurité sociale serait de 13 Md€ c’est-à-dire 13% du déficit de la France

      Pourtant à droite et gauche, s’instaure le discours de réduction des dépenses de la sécurité sociale, alors qu’il y a trois ou quatre années, les dépenses de la SECU représentaient plus de 20% du déficit globale.

      Je me demande alors, pour quoi cette engouement soudain, cet acharnement, sans chercher à réduire ailleurs où le déficit et de 87%? »…

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