Paris, le 10 octobre 2012
Viser la réussite de tous, pourquoi pas Monsieur le Président !
Le comité de pilotage de concertation sur la refondation de l’Ecole de la République vient de rendre publiques ses conclusions.
Le rapport allie bonnes intentions, ambitions nouvelles et prise en compte de préoccupations exprimées depuis des années par l’ensemble des acteurs de la communauté éducative. En cela, ses conclusions sont un point positif en contribuant à « officialiser » les dysfonctionnements et manquements de notre service public d’Education et à « inventorier » les besoins ressentis.
Toutefois, cette reconnaissance de revendications justifiées et la prise en compte de propositions nouvelles ne peuvent suffire à prétendre que toutes les questions posées auraient trouvé réponse.
Le Président de la République vient de s’exprimer et officialise un certain nombre d’orientations qui seront confrontées dans les semaines qui viennent à la capacité que le Ministre aura de mener la négociation avec les représentants de la communauté éducative. Le calendrier très contraint répond certes à l’obligation de construire au plus vite des réponses nouvelles pour la prochaine rentrée mais il ne faudrait surtout pas que la phase de négociation en soit négligée.
Pour le MUP, un grand nombre des premières priorités exposées (la formation initiale des enseignants, la priorité donnée à l’école primaire, le rôle essentiel de l’école maternelle, l’accueil des enfants de moins de 3 ans, la notion de plus de maîtres que de classes, la création de vrais emplois pour l’accompagnement des élèves en situation de handicap dans leur scolarité…etc.) vont dans le bon sens. Elles montrent la volonté de rompre avec les politiques précédentes d’affaiblissement continuel de notre système éducatif.
D’autres posent question, en particulier lorsque l’autonomie des établissements et des équipes pédagogiques est évoquée sans que soit réaffirmée clairement l’indispensable existence d’un cadre national garantissant l’égalité républicaine : certes « l’uniformité c’est le contraire de l’égalité » mais il serait dangereux de considérer trop rapidement que les tentations de mettre en concurrence les établissements ont subitement disparu…
Le MUP note avec satisfaction que le projet de refondation est formulé en référence au travail accompli jadis par Langevin-Wallon : c’est bien d’une ambition de ce niveau dont l’école a besoin en ce début de XXIème siècle. La référence à la réussite de tous pour justifier la distance prise avec le discours habituel sur l’échec scolaire marque une réelle rupture !
Toutefois, rien ne serait pire qu’un discours empreint de bonnes intentions contraint, une nouvelle fois, par les « réalités » budgétaires. La loi de programmation et d’orientation pour l’éducation doit permettre à l’ensemble de la communauté scolaire de s’engager dans la voie de la refondation de l’école et ainsi contribuer à la réaffirmation du pacte républicain et du contrat social partagé.
Pour cela, il faut que les moyens nécessaires à sa mise en œuvre soient mobilisés sans tarder.
Paris, le 10 octobre 2012