Retraites-chapeau : il faut encadrer les avantages des grands patrons.

JNCAssemblee 21 millions d’euros. C’est la somme que devait toucher sur 25 ans le patron de Peugeot, Philippe Varin, à la suite de son départ du groupe et alors que l’entreprise est en difficulté et qu’elle a licencié plusieurs milliers de personnes.

Une retraite-chapeau indécente et pourtant légale proposée aux cadres supérieurs pour, soit disant, attirer des dirigeants de haut niveau. Finalement, devant le tollé de cette prime, Philippe Varin a préféré renoncer à cet avantage financier. Ouf !

Au-delà de cette question des retraites-chapeau, il faut aussi ouvrir le débat sur les inégalités salariales. En effet, comment accepter de tels avantages alors que le groupe fait subir des plans sociaux lourds à ses employés et qu’il gèle leur salaire ? J’avais d’ailleurs attiré l’attention du ministre du Redressement productif à travers une question écrite à ce sujet.

Depuis les années 2000, la réglementation encadrant les rémunérations des grands patrons, dont les retraites-chapeau, s’est construite au coup par coup, en réaction à des scandales.

En 2009 notamment, un décret avait tout simplement interdit le versement des aides publiques allouées à la relance de l’économie aux entreprises qui utilisaient les retraites-chapeau pour rémunérer ces patrons. Une mesure qui a pris fin le 31 décembre 2010 et n’a jamais été reconduite.

Tout reste donc à faire pour rendre plus juste le système de rémunération dans les grandes entreprises publiques et privées. En France, un PDG gagne en moyenne 77 fois plus que ses salariés et, pour certains groupes, cette échelle peut être encore bien supérieure. Un écart beaucoup trop important qui tend toujours à augmenter. Cette situation ne peut perdurer d’autant que les petits salaires sont systématiquement tirés à la baisse et qu’on nous dit à longueur de temps que « le coût du travail est trop élevé ». Que nenni ! Il est temps de revenir à une déontologie plus saine dans la politique salariale.

Pour le moment, le gouvernement a réussi à limiter les salaires des dirigeants d’entreprises publiques et de leurs filiales à 450 000 euros annuels. En mai dernier, il a aussi évoqué la mise en place d’une limitation dans les écarts de salaires des entreprises publiques. Une fourchette de 1 à 20 s’appliquerait aux contrats en cours. La mise en place de la taxe de 75% à également été projetée.

Des mesures bienvenues qui gagneraient à être renforcées. Ce jeudi, la majorité parlementaire a demandé au rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale de faire des propositions au sujet des retraites chapeau.  Le débat pourrait donc s’ouvrir au sein de l’hémicycle.

Pour ma part, je souhaite que le gouvernement légifère sur la question des retraites-chapeau et envisage de mieux encadrer les politiques salariales. Et il faudra bien entendu une discussion européenne sur cette question.

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