Il y a une vie après le Parti communiste. Robert Hue, 68 ans, en est la preuve. Bien vivante. Pourtant il vient d’écrire un bouquin intitulé « Les partis vont mourir… et ils ne le savent pas ». Pour autant, il croit dur comme fer que l’on peut « faire de la politique autrement ». C’est le genre d’antienne rabâchée durant les dernières élections par plein de listes qui se situaient « ailleurs » sur l’échiquier. Secrétaire général du Parti communiste français de 1994 à 2001, Robert Hue qui a quitté le PC en 2008, estimant qu’il n’est pas « réformable », lui, n’a pas changé de cap.
Vers la dynamique du progrès
Résolument à gauche. Et ce Hue nouveau repart au combat avec un livre qui se veut un « manifeste politique ». « Il faut imaginer autre chose, viser la dynamique du progrès » dit-il après avoir fait ce terrible constat: les Français aiment la politique mais ne croient plus aux partis.
La preuve encore, ils étaient plus de quarante mercredi à la « Librairie nouvelle » place de la République à Orléans à être venus écouter et dialoguer avec ce témoin et acteur de notre histoire contemporaine, qui a croisé Arafat, Mandela et bien d’autres. Proche de François Hollande, ce « visiteur du soir » du Président croit à « l’union à gauche en 2017, si elle est dans le respect et qu’elle n’est pas hémiplégique ».
L’échec des deux courants
« C’est mon histoire au PC et elle a quelques vertus pédagogique » dit de son ouvrage Robert Hue toujours chaleureux et débonnaire, Robert Hue qui a fondé le « Mouvement des progressistes » , un « mouvement » qui revendique quelques dizaines de militants dans le Loiret.
« L’échec des deux principaux courants pyramidaux de la gauche du XXe siècle est sans appel. Le communisme, largement inspiré durant plus de 50 ans du modèle soviétique, et la social-démocratie, s’inscrivant dans une démarche réformiste d’adaptation au capitalisme, n’ont pas convaincu », dit l’ancien secrétaire général du PC.
Mais cet homme qui a un vrai passé communiste et humaniste, élevé au biberon du PC, qui cite Gramsci et se revendique de Jaures et Gorbatchev, ne veut plus de parti construit de façon « pyramidale » mais un « mouvement horizontal de proximité ». Alors, farouchement de son temps, ce Hue 2.0 comme on l’a baptisé, veut « refonder la démocratie sur les réseaux sociaux ». Il ajoute « je ne me sers pas d’internet pour la politique, je mets la politique au cœur d’internet ».
Mercredi, nombreux ont été les « progressistes » a s’offrir un bout de dialogue avec l’ancien secrétaire général. Des militants du PS paumés par un parti en voie de déliquescence, comme Corinne Leveleux-Teixeira, la patronne de l’opposition à Orléans.
Le chemin de l’union seule voie de salut
Mais aussi un militant toujours communiste comme le conseiller général Michel Ricoud qui n’a jamais été un « stal » et qui s’est dit « d’accord avec Robert Hue ». Sans doute lorsque le sénateur du Val d’Oise s’est dit, non pas « déçu » de François Hollande mais a précisé: « le reproche que je lui fais, ce n’est pas d’être social-démocrate, il l’a toujours été…mais ce sont les concessions au patronat dont il est bien mal payé ».
Convaincu qu’il n’y a pas « d’espoir pour la gauche si elle ne trouve pas le chemin de l’union » , Robert Hue estime qu’il n’y a pas « d’alternative à gauche de la gauche, ça ne marchera pas » et il a a été bien placé pour en parler. « ce chemin du rêve je l’ai parcouru je jusqu’à la déchirure » écrit-il dans son livre.
Reste t-il une lueur de rémanence à ce gouvernement? « Oui il peut y avoir une inflexion ». Lui qu’on avait imaginé ministre en 2012, si François Hollande le sollicite, il n’exclut pas d’accepter un maroquin dans un nouveau gouvernement…Robert Hue, en réserve de la gauche… si jamais elle revient au pouvoir…
CH.B
– Les partis vont mourir de Robert Hue, aux éditions l’Archipel. 17,95€
http://www.md-progressistes.fr/category/actualite/
Un article par sur Mag’ Centre le 20 novembre 2014.
