Programme de stabilité : Jean-Noël Carpentier s’abstient pour dire que d’autres choix sont possibles.

Le vote d’aujourd’hui à l’Assemblée nationale sur le programme de stabilité est consultatif et répond aux exigences de Bruxelles pour répondre aux fameux 3%.

Pas convaincu par cette nouvelle orientation du gouvernement, j’ai décidé, en responsabilité, de m’abstenir pour ne pas favoriser la droite. Je reste en effet persuadé que la gauche gouvernementale actuelle, malgré plusieurs décisions bien trop libérales, reste plus juste que la droite. Si celle-ci revenait au pouvoir, elle entamerait une véritable saignée d’austérité de plus de 130 milliards comme le préconise Jean-François Coppé.

Pour autant, je déplore que le message des français aux élections municipales n’ait pas été entendu. Il exprimait pourtant une demande d’une réelle réorientation de la politique gouvernementale. Et avec ce nouveau plan de rigueur qui tend vers l’austérité, le gouvernement s’éloigne encore davantage d’une politique de justice sociale pourtant promue deux ans plus tôt lors des élections présidentielles et que les français attendent encore.

Aujourd’hui, le tour de vis qu’impose le plan de stabilité ne va pas améliorer la situation. Au contraire, il risque de peser de nouveau sur le pouvoir d’achat de nos concitoyens et sur l’investissement public. Et si peut-être permettra-t-il quelques réductions du déficit, malheureusement il ne garantit en rien une relance économique. A force de réduire nos services publics et notre protection maladie et sociale, comment ne pas craindre pour la pérennité de notre système de solidarité si cher à notre République ?

Un choix plus certain est à faire. Une réforme fiscale pour un redressement dans la justice est à mener. Lorsque l’on sait que les 500 premières fortunes de France ont augmenté de près de 25% leur patrimoine en 2 ans, on se dit que des marges de manœuvre pour trouver de nouvelles recettes sont possibles. Serrer la ceinture des plus modestes n’est pas la bonne solution. Et que dire également de l’évasion fiscale de près 60 milliards. Tenter de la juguler serait une bonne politique et je regrette que le gouvernement ne s’y attelle pas. Il en est de même concernant la financiarisation grandissante de l’économie mondiale.

Il est temps que les dirigeants des états s’accordent pour prendre des mesures plus coercitives face à la finance. La gauche au pouvoir en France pourrait y contribuer, comme l’avait d’ailleurs suggéré François Hollande lors de la campagne des présidentielles.

Au final, mon abstention est un message responsable de mécontentement pour dire que la gauche au pouvoir peut prendre d’autres chemins.

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